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Journal | Trou spatio-temporel

Novembre 2021 — Novembre 2022

Inutile de me voiler la face, toute tentation de « rattraper le retard » ne serait qu’illusoire et donnerait un coup fatal à mes velléités de pouvoir (au moins commencer à) lire un jour, peut-être, enfin, (À) la recherche (du temps perdu)... histoire de me sentir moins bête ou par simple curiosité !
Pas l’envie non plus, a contrario, d’annihiler purement et simplement cette période, pendant laquelle j’ai tout de même continué à faire des découvertes.

Le journal en version condensée, soft (? on verra ça), sous forme de liste où apparaîtra ça-et-là une petite chronique plus développée, peu probable de parvenir à plus, l’occasion de constater en temps réel ce qui m’aura marquée, ou pas.

C’est parti !

 

Novembre 2021

Belle
Belle

Belle Ryû to sobakasu no hime, film de Mamoru Hosoda, 2021 #Utopiales 

Film sur la double-vie irl/réseaux sociaux (auparavant confrontation réel/imaginaire, attentes sociales/désirs individuels, enfin sujet maintes fois rebattu) dans une écriture plutôt convenue. Moment agréable visuellement.

 

  • Bambou, bande dessinée de Gaëlle Almeras, Diantre ! éditions, 2010 | Trouvé aucun intérêt
     
Dans la tête de Sherlock Holmes T.2 L'Affaire du Ticket Scandaleux 2/2
Dans la tête de Sherlock Holmes T.2 L’Affaire du Ticket Scandaleux 2/2

Dans la tête de Sherlock Holmes T.2 L’Affaire du Ticket Scandaleux 2/2, bande dessinée de Cyril Liéron et Benoit Dahan, Ankama éditions, 2021

Tout aussi somptueux que le premier, un projet d’édition audacieux et abouti, perso j’en redemande bien volontiers !!

 

Apocalypse Now Redux
Apocalypse Now Redux

Apocalypse Now Redux, film de Francis Ford Coppola, 1979, 2001 pour la version Redux

Enfin réussi à le voir (après de très nombreuses tentatives...). Contente de pouvoir enfin constater par moi-même les raisons du culte à propos d’un film comme celui-ci. (en version Redux)

 

  • Hamlet, pièce de William Shakespeare dans une mise en scène de Thibault Perrenoud, Cie Kobal’t
  • Le dernier des laitiers, film documentaire de Mathurin Peschet, 2020 | Instructif et édifiant, comme malheureusement la plupart des documentaires autour du monde agricole actuel. À voir et partager si vous le pouvez !! Sur France 3 ; Sur KuB
  • Supergravité, pièce de Julien Mellano | Quelques belles idées, mais un fond à mon sens un peu creux, dommage.
  • Zodiac, film de David Fincher, 2007 | Un peu surprise, bon moment mais je m’attendais sans doute à plus robuste.
T'as vu le plan ?
T’as vu le plan ?

T’as vu le plan, livre documentaire de François Theurel (Le Fossoyeur de films), Éditions Tana, 2018

Sympa, pour retrouver notamment quelques titres de films pas forcément tous connus, mais j’ai cru sentir que le projet avait été très canalisé, assez loin de la profondeur analytique à laquelle l’auteur a pu habituer ses spectateurs, et plus proche probablement du livre de commande fait pour surfer sur une notoriété. Gageons que pour le prochain il ne se fasse plus piéger (et nous non plus). [En effet, non, le suivant a paru chez Hoebeke : Camera Obscura, justement en octobre 2021]

 

 

Décembre 2021

Grand silence
Grand silence

Grand Silence, bande dessinée de Théa Rojzman et Sandrine Revel, Glénat, 2021

Des couleurs pastels, un univers à la fois oppressant, doux et bancal, effrayant pour un conte sur les violences sexuelles envers les enfants, qui touche encore aujourd’hui plus de 10% des enfants (et des adultes qui l’ont été, donc plus de 10% de la population...). Titre bien choisi. Évocation nécessaire, et tout en délicatesse. Un ouvrage à lire et partager, pour que l’atrocité ne soit plus invisible, pour la prise de conscience. Rien que ça, déjà, ça peut faire bouger. Rien que ça déjà ce serait énorme.

 

The Lady in the Van
The Lady in the Van

The Lady in the Van, film de Nicholas Hytner, d’après le roman autobiographique d’Alan Bennett, 2015

Une comédie britannique sympathique, qui propose en outre une lecture un peu plus profonde pour qui voudra, autour de thématiques sociales et tout simplement humaines. Maggie Smith remarquable, comme toujours. Je crois me souvenir (flou) cependant d’un petit pincement sur des parties du scénario un peu poussives, apparemment assez vite oubliées.

 

Gung Ho
Gung Ho

Gung Ho, série de bande dessinée de Benjamin Von Eckartsberg et Thomas Von Kummant, Paquet, 2013-2021, 5 tomes parus

Dans un univers graphique super intéressant, frôlant avec celui du jeu vidéo où l’imaginaire s’invite dans un monde immersif et ouvert à explorer, des personnages adolescents pour la plupart débarquent dans une sorte d’oasis post-apo encore à peu près protégée du fléau jusqu’à... Une vie et un monde à (re)construire, une ode à l’adolescence, à la rébellion et à l’énergie entourée de troubles plus propres à cette période de la vie. Histoire qui à mon sens s’essouffle bien vite après avoir un peu trop joué sur les attentes des lecteurs peut-être, à l’écriture très stéréotypée au point d’en devenir décevant (à moins que ce soit particulièrement « méta » façon « où sont tes rêves d’adolescence disparus face aux lois des attentes sociales et du marché ? » interrogeant la pression conformiste dans un monde demandant de plus en plus à s’adapter à de nouveaux enjeux, et la créativité allant de pair... ? je sais pas, j’interroge 0=) ).

 

  • Ann O’Aro, concert d’Ann O’Aro, Teddy Doris et Bino Waro, 2020 | Venant de la Réunion, « les couleurs musicales du trio valsent du séga mauricien aux musiques des balkans, de la parodie zouk au jazz torride : le maloya de l’île de la Réunion respire hors des sentiers battus et lance le tempo créole des textes incisifs et radicaux d’une femme en lutte pour imposer sa parole. » À titre personnel, me retrouvant récipiendaire (ou déversoir), comme spectatrice, d’une colère et d’une violence avec lesquelles je ne sais quoi faire et me retrouve bien démunie. Je le conçois, mais ne suis pas certaine qu’il s’agisse du meilleur vecteur pour faire passer ses idées, s’il y en a ; ce n’est pas pour ce type de partage que je vais dans les salles de concert. La colère ne trouve de sens, à mes yeux, que si on la transforme (idéalement en une énergie positive).
  • Cry Macho, film de Clint Eastwood, 2021 | Note sur mon agenda en regard du titre : « oh oui, cry ! » Ou l’art de savoir s’arrêter (à temps).
  • Hellboy, film de Guillermo del Toro, 2004 | Pas le meilleur film de Guillermo del Toro. Reste par certains côtés divertissant.
     
Madres paralelas
Madres paralelas

Madres paralela, film de Pedro Almodovar, 2021

Contrairement à ce qui semble être l’avis général, j’ai plutôt très bien aimé ce nouvel Almodovar, qui certes tourne toujours autour de ses mêmes marottes, mais en apportant aussi une vision et des idées que je n’avais pas encore vues, ou en tout cas pas comme ça : à travers le récit de deux destins croisés qui voient leurs vies chamboulées, Almodovar interroge l’histoire(s), avec grand H et plein de petits s de la guerre d’Espagne et de ses conséquences, tues, oubliées ou secrètes mais toujours présentes comme un poison se fortifiant à mesure qu’il s’infiltre au plus profond de chacun, inconsciemment. Après l’introspection, le temps, peut-être, de déterrer les cadavres et vider les vieilles armoires, faire le ménage, et pardonner pour continuer à construire, sur des bases plus saines, libérées des non-dits. Un souffle de fraîcheur !

 

NiourK
NiourK

NiourK, série de bande dessinée d’Olivier Vatine, Ankama, 2012-2015, 3 tomes, d’après le roman de Stefan Wul, 1957

Dans la lignée des adaptations bd, et plus particulièrement celles des « Univers des Stefan Wul », on s’atttaque, en ce qui me concerne à du lourd(ement chargé émotionnellement) : Niourk, c’est le deuxième roman que j’ai lu et n’ai pas pu lâcher (à 12 ans), graine à qui je dois probablement d’aimer lire (si on peut appeler ça comme ça ^^), et révélateur d’un penchant assez marqué pour la science-fiction et les portes vers d’autres possibles (« pa’ce que ça peut être aussi ÇA la lecture ?? » *o*).
La bd est une adaptation plus proche de l’illustration fidèle que de la relecture, et à moins que ma mémoire me fasse défaut, n’apporte rien à l’histoire d’origine, si ce n’est un support de lecture éventuellement plus facile d’accès pour qui voudrait découvrir, et c’est forcément bien, puisque développée sur trois tomes, elle ne pâtit pas de coupes sauvages pour tenir dans un format standardisé (un des risques principaux des adaptations bd, ou filmiques). En revanche, si sa lecture intervient après celle du roman initial, l’adaptation n’apportera rien de plus que les images d’un lecteur (la vision de l’adaptateur-illustrateur), qui viennent forcément se frotter à celles que l’on garde en mémoire, propres à chacun.

Le 35 mai
Le 35 mai
Niourk
Niourk

(le premier c’était Le 35 mai roman oscillant entre science-fiction, fantastique et surréalisme, à 8 ans, ça change de Tistou les pouces verts (les bibliothèques verte et rose, j’ai jamais accroché)... // et oui, les débuts difficiles en lecture ne sont jamais sans espoir ;-) )
Niourk, roman de Stefan Wul, 1957 // Le 35 mai, roman d’Erich Kästner, 1931

 

  • The Two Faces of January, film de Hossein Amini, 2014 | Petit thriller pour se détendre.
  • Verax, bande dessinée documentaire de Pratap Chatterjee, Les Arènes BD, 2019 | Enquête sur la surveillance de masse, la guerre à distance, leurs conséquences humaines et inhumaines.
  • Bullitt, film de Peter Yates, 1968 | Eh oui, pas encore vu ! C’est vrai qu’il a la classe quand même Steve McQueen...
  • L’adoption — Wajdi 1/2, bande dessinée de Zidrou et Arno Monin, Bamboo, 2021 | Une bd qui aborde les questionnements face à l’adoption qui sort un peu des sentiers battus et parle aussi des difficultés, des doutes, même si selon le retour d’Elizz-Zed sur SensCritique, l’histoire est loin d’être crédible. Une lecture qui fait de toute façon réfléchir, ça fait pas de mal.
  • Scarlett & Novak, nouvelle d’Alain Damasio, Rageot, 2021 | Un court texte pour la jeunesse (adolescente) pour « alerter des dangers » du « techno-cocon », avec toute la subtilité dont Damasio peut faire preuve ;) Ce qui m’interroge toujours sur l’équilibre entre le défonçage de portes plus ou moins ouvertes, les jugements à l’emporte-pièce et la confiance qu’un auteur peut accorder à l’intelligence de ses lecteurs (en les soumettant par exemple à des jeux poétiques ou typographiques assez aériens) (et inversement). ??
     
Connexions
Connexions

Connexions, bande dessinée de Pierre Jeanneau, 2018-2020

Intégrale partielle (chez Tanibis) d’une série bd expérimentale sur les parcours parallèles et croisés de plusieurs personnages, interconnectés aussi par la ville, le quartier, l’immeuble... Pas transcendant mais intéressant :)

 

Minnie et Moskovitz
Minnie et Moskovitz

Minnie et Moskovitz, film de John Cassavetes, 1971

Le résumé de SensCritique : « Un beatnik vieillissant et gardien de parking rencontre une blonde sophistiquée travaillant au Museum. Tout les sépare sauf leur solitude et leur maladresse. Alors ils finiront par s’aimer. »
Un film de Cassavetes, avec la solitude, les doutes, le(s) mal-être, et avec des gros morceaux d’écorchés vifs dedans, sensibilités à fleur de peaux, seuls au monde (le monde même existe-t-il encore autour d’eux ?) ; peut-être pas le meilleur (ou celui que j’aurai le plus aimé), mais quand même...

 

  • Kubrick par Kubrick, film documentaire de Gregory Monro, 2020 | Tellement oubliable que j’avais oublié que je l’avais déjà vu en juin 2020 (c’est pas comme si je tenais un journal pour me souvenir ô.0’)

 

 

Janvier 2022

Lolita
Lolita

Lolita, film de Stanley Kubrick, 1962

C’est les fêtes, c’est Kubriiick ! (= (je sais plus si je vous avais déjà dit que...)
Bon, je ne vais pas me lancer dans une analyse, qui de toute façon serait absolument sans objectivité, pis en plus j’en ai pas envie. Mais si ça vous intéresse, d’autres ont sûrement fait ça très bien. Juste un petit plaisir pour bien commencer l’année (y’en a c’est les chocolats). Au-delà de l’adaptation (probablement très soft et plus politiquement correct que l’original) du roman de Nabokov (qui a participé à une des versions du scénario, au passage), que je ne jugerai pas, le roman faisant partie de mes nombreuses lacunes, la rencontre d’une toute jeune fille attirée précocement par les jeux sociaux de la séduction et d’un homme qui voit ce même jeu s’étioler et s’éloigner de lui la maturité avançant. Confrontation de la raison et des passions sous le microscope amusé d’un Clare Quilty-Peter Sellers romancier coupable et juge au double-je(u) fabuleux (deux ans avant sa prestation dans Dr. Folamour).

D’autres ont fait ça très bien

 

Fanny et Alexandre Version longue
Fanny et Alexandre Version longue

Fanny et Alexandre Version longue, film d’Ingmar Bergman, 1983

Et puis Bergman aussi... ben oui quoi, quoi de mieux qu’un Fanny et Alexandre avec prolongation du plaisir pour démarrer une nouvelle année ? Beau cadeau d’Arte (avec la série suivante), diffusé en « série » de quatre épisodes, pour plus de 5h à en avoir plein les yeux (et un approfondissement narratif qui me fait encore préférer cette version à celle sortie en salles (de 3h seulement ;) ).

 

Scènes de la vie conjugale (Série)
Scènes de la vie conjugale (Série)

Scènes de la vie conjugale (Série), série d’Ingmar Bergman, 1975

Autre cadeau d’Arte, et pour moi l’occasion d’une découverte depuis longtemps désirée, l’autopsy/ie (jeu de mots facile...) d’un couple dont nous suivons l’évolution sur une vingtaine d’années. Bizarrement et malgré les cinquante ans qui nous séparent de sa première diffusion à la télévision suédoise, elle ne me semble en rien avoir vieilli (et au demeurant, beaucoup aimé la critique postée par dagrey sur SensCritique).

 

  • Frances, série de bandes dessinées de Joanna Hellgren, 3 tomes, 2008-2012 | Chroniques d’une fillette recueillie par une famille qu’elle ne connaissait pas. Bons moments mais souvenir diffus.
     
Le Château des Étoiles
Le Château des Étoiles

Le Château des Étoiles, série de bandes dessinées d’Alex Alice, Rue de Sèvres, 6 tomes parus, 2014-

Odyssée très Vernienne, ce récit nous emmène, aux côtés de Séraphin et ses amis et à la suite d’une terrible disparition, à la découverte de l’éther, puis bientôt de la Lune, de Mars et peut-être même encore plus loin... Une série « tout public », pour encourager les rêveurs à ne jamais abandonner malgré les revers, et même un niveau de lecture un peu plus philosophique sur la responsabilité entourant les découvertes scientifiques et l’éthique de leur exploitation. Un vrai projet d’auteur autour d’un univers bien construit, et les fabuleux dessins d’Alex Alice.

 

  • Mégafauna, bande dessinée de Nicolas Puzenat, Sarbacane, 2021 | De belles promesses, une histoire sympa, mais finalement un peu déçue. À relire peut-être à l’occasion, sait-on jamais.
  • Pacific Rim, film de Guillermo del Toro, 2013 | Depuis le temps que je voulais le découvrir ! Sympa et... épique, voire mythique, entre mécas (ou mecha, mais écrit comme ça j’ai plutôt tendance à y voir du chocolat et du café à la place de l’huile), Godzilla (et tout son potentiel symbolique) et autre kaijū. Pas un chef d’œuvre non plus, mais (j’avoue) plutôt bonne surprise.
  • La Chica, concert, Le Roudour | Entre Amérique du Sud et Belleville, chant, chamanisme et mysticisme, La Chica nous emmène à travers dans un voyage sensible, parfois même au travers du voile. Bien aimé. (https://www.lachica-belleville.com)
  • Oblivion, film de Joseph Kosinski, 2013 | Assez sympa, mais il m’a fallu retrouver un résumé pour me souvenir de l’histoire (pas trop mal construite). #Ironie...
  • Kililana Song, bande dessinée de Benjamin Flao, Futuropolis, 2012-2013 | Galerie de personnages sympathiques ou à défaut intéressants, portrait grinçant d’une époque (ou de notre civilisation occidentale vue depuis l’autre côté), je n’avais cependant pas accroché lors de sa sortie, et la lecture achevée, ne restera pas non plus dans mes préférées (me reste un goût de grosses lacunes scénaristiques, et pas mon genre préféré de dessins, même si j’avais beaucoup aimé par ailleurs La ligne de fuite).
  • Brøn|Brœn, série de Hans Rosenfeldt, Björn Stein, Henrik Georgsson... , 2011 (4 saisons) | Après avoir pu découvrir cette série sur Arte, la troisième saison, encore meilleure que les deux précédentes, déjà adorées. Et dire que la saison 4 n’est pas encore éditée en DVD... =’( Houhouuuuuu !!!
  • Jimmy Corrigan, bande dessinée US de Chris Ware, Delcourt, 2002 | Chef d’œuvre aux yeux, apparemment, de nombreux lecteurs, critiques et chroniqueurs, cette lecture a pour moi été une véritable souffrance (sans exagération) tant je voulais la terminer pour essayer de comprendre l’engouement généralisé. Illisibilité (autant due à son découpage et lettrage qu’à la maquette probablement largement sous-dimensionnée de l’édition par Delcourt) et ennui sidéral (à moins d’envisager la vacuité de la vie par la vacuité de l’histoire elle-même ?). Qui veut m’expliquer est bienvenu.
     
Ondes, un one-man-show
Ondes, un one-man-show

Ondes, un one-man-show, concert-conférence(-confidences) de Thierry Balasse, Le Quartz, 2022

Un spectacle-concert-confidence dans une salle de Brest toute intimiste (en sous-sol, petits carreaux années 50, un voyage temporel à elle seule ; Cabaret Vauban pour ceux qui connaissent ou souhaiteraient découvrir) dans lequel Thierry Balasse nous partage son amour pour les sons et son rapport à la musique, fort de multiples réflexions qui vont bien au-delà de « simples » vibrations et réverbérations jusqu’à toucher l’essence du sensible et de notre rapport au monde, « son » monde, qu’il nous montre dans un formidable moment de partage.

Une longueur d’onde plus loin...

 

Daytripper, au jour le jour
Daytripper, au jour le jour

Daytripper, au jour le jour, série de bandes dessinées US de Gabriel Bà, Fàbio Moon, urban Comics, 2012

Idéalement placée entre une histoire d’Ondes et les mondes alternatifs de Rick & Morty, cette lecture visite le quotidien d’un jeune auteur de chroniques nécrologiques, ses vies (possibles), ses morts (potentielles) et interroge simplement les fondements de notre existence et de ce qui peut y donner, pour chacun d’entre nous, un sens dans le chaos foutraque (et cependant organisé) universel. Gros coup de cœur

 

 

Février 2022

Rick & Morty
Rick & Morty

Rick & Morty, série de Dan Harmon et Justin Roiland, 2015-, 6 saisons (série en cours)

Rick, « homme le plus intelligent de l’univers », scientifique désabusé, alcoolique, junky et nihiliste au dernier degré occupe son temps (mais existe-t-il vraiment ?) entre passer des heures à regarder le câble interdimensionnel et partir à l’aventure avec (une des versions de) son petit-fils Morty, introverti mal dans sa peau et un peu con, sur tableau familial idéal, décor qui s’effrite rapidement entre les difficultés du couple parental et les hésitations existentielles (d’une des versions )de la frangine Summer en pleine adolescence et des autres personnages, dont ceux sus-mentionnés. Au moins un concept de science-fiction par épisode, à portée généralement philosophique, fouillé en tous sens et retourné comme un gant dans le temps record de vingt minutes, sans compter les références SF faisant irruption dans chaque recoin, qu’il s’agisse du dernier blockbuster ou d’un roman méconnu, en passant par les séries, animes, jeux vidéo... un feu d’artifices à chaque nouvelle saison. Longue vie à Rick & Morty (eh oui, désolée Rick, autant être cynique jusqu’au bout) !!
Crade, caustique et jouissif, d’autant plus pour les fans de SF qui crouleront sous les clins d’œil (à réserver aux enfants qui ont déjà une certaine expérience de la vie).

 

  • Fred Wesley and the New JB’s, concert Le Roudour, 2022 | JB’s... comme James Brown :) LA légende a cédé la place à une autre, presque quatre-vingts ans à rythmer, blueser, funker, avec la classe de ceux qui ont vu et vécu, et regard de gosse. Ambiance sur scène et dans la salle. Très grand moment.

 

  • La panthère des neiges, film de Marie Amiguet et Vincent Munier, 2021 | Quand le photographe Vincent Munier partage sa passion de la piste et de l’affût avec l’écrivain Sylvain Tesson dans l’Himalaya à la recherche de la panthère des neiges. Sublimes images, avec en voix-off extrait des textes écrits par Tesson et parus en 2019, sans pouvoir m’empêcher d’avoir cette arrière-pensée amusée tant les deux personnages semblent dissemblables dans leurs comportements... « il est gentil le touriste parisien mais il est un peu bruyant hein... » ;)
     
Sept redditions | Terra Ignota T.2
Sept redditions | Terra Ignota T.2

Sept redditions | Terra Ignota T.2, roman d’Ada Palmer, dans la traduction de Michelle Charrier, Le Bélial’, 2020

Retour sur le premier tome : Trop semblable à l’éclair | Terra Ignota T.1
Ce deuxième tome est peut-être moins facile d’accès, demande de s’accrocher un peu plus (on est plus en effet dans la phase de découverte d’un monde, mais dans le développement des problématiques qu’il va falloir surmonter), mais les quelques efforts sont largement satisfaisants, l’intrigue avance fort, et à l’issue de sa lecture, l’envie de continuer l’aventure est plus que jamais présente. En route vers le troisième tooome ! (après une pause quand même hein)

 

L'histoire de Ruth Jacob | Melvile T.3
L’histoire de Ruth Jacob | Melvile T.3

L’histoire de Ruth Jacob | Melvile T.3, roman graphique de Romain Renard, Le Lombard, 2022

Belle et inattendue surprise que de trouver le troisième tome de cette série sur la table de nouveautés de mon libraire, après les premiers opus qui m’avaient laissé (et toujours) une impression marquante : L’histoire de Samuel Beauclair (2013) et L’histoire de Saul Miller (2016). La patte de Romain Renard sur cette série : un dessin qui oscille entre photo-réalisme et expressionnisme, une ville, sorte de Twin Peaks, soigneusement cartographiée et dont les contours s’étendent à chaque nouvelle histoire, des personnages qui se recroisent d’un livre à l’autre dans une continuité, le tout donnant un univers cohérent. En prime, un gros travail transmédia avec un support web, musiques et vidéos. Une véritable expérience. J’adore. (oui, encore !)

Un tour à Melvile ?

 

Chronicle
Chronicle

Chronicle, film de Josh Trank, 2012

Sur un conseil fort avisé (merci à qui se reconnaîtra ;) ), un film SF vers lequel je ne me serais pas spontanément tournée, arborant plutôt des ambitions « teen movie ». Une occasion de surmonter les préjugés, et découvrir un axe à mes yeux inédit : sous forme de journal filmé, les conséquences physiques, psychiques, morales et sociales de trois copains exposés à une substance inconnue et leur ayant conféré des « super-pouvoirs ». Aussi un « teen movie » sympa sur les évolutions et transformations physiques, psychiques, morales et sociales de cette période de la vie, plutôt malin et sans prise de tête.
Très chouette et là encore inattendue découverte !

 

L'Oasis
L’Oasis

L’Oasis, bande dessinée de Simon Hureau, Dargaud, 2020

Entre chronique et documentaire, Simon Hureau nous partage son expérience de création d’un petit paradis de nature en lieu et place du terrain vague-jardin de la maison nouvellement investie par sa petite famille. Avancée entre feeling et pifomètre, guidée par quelques conseils avisés d’amis et voisins jardiniers, botanistes, entomologistes ou bricoleurs, beaucoup de bonne volonté, quelques découragements, servis par les très beaux et doux dessins aquarellés ; la création d’un refuge multi-espèces (y compris pour les humains), une expérience qui donne envie, et des idées !

 

Le Sommet des dieux
Le Sommet des dieux

Le Sommet des dieux, film de Patrick Imbert, 2021, d’après l’œuvre de Jirō Taniguchi et Baku Yumemakura

Superbe film, tant du point de vue esthétique (et le graphisme où se croisent styles japonais et occidental, métissage dont Taniguchi a sans doute été le précurseur) que de l’histoire-enquête à la conquête du dépassement de soi.

 

  • Batman, film de Tim Burton, 1989 | Tous les films ne vieillissent pas bien, mieux vaut parfois rester sur ses souvenirs, aussi infidèles et idéalisés puissent-ils être.
  • La corde, série de Dominique Rocher, 2022 | Diffusée sur Arte, la série me vendait du rêve avec ses scientifiques reclus dans un observatoire au fin fond d’une forêt norvégienne (bon, niveau humidité ça doit pas être ça, mais peut-être que ce sont des observations sur d’autres ondes que celles du spectre visible...) qui trouvaient un beau jour un bout de corde et essayaient ainsi de la suivre pour en trouver l’origine. Très belle image. Sauf que... c’est très vite parti en sucette. Très déçue, j’ai tout de même poursuivi, on est jamais à l’abri d’un retournement narratif « mindfuck » brillant qui justifie tout, mais non, c’était juste nul (j’ai horreur de mélanger mon ressenti personnel avec des faits, mais là c’est vraiment dur ; si l’un d’entre vous souhaite engager une discussion argumentée, ce serait avec plaisir !!).
  • The lunchbox, film de Ritesh Batra, 2013 | Au travers d’une amitié épistolaire démarrée au hasard d’une erreur de livraison de repas, bluette sympathique et rafraichissante.

 

 

Mars 2022

  • Alice, de l’autre côté, pièce de théâtre d’après Through the looking glass and what Alice found there de Lewis Carroll, mise en scène par Charlie Windelschmidt, Cie Dérézo | Beaucoup d’attente sur l’adaptation d’un tel livre... (trop, sûrement)
  • Inglorious Basterds, film de Quentin Tarantino, 2009 | L’envie de me pencher un peu plus sur l’œuvre de Tarantino, que je ne connais qu’au travers de Pulp Fiction, Once Upon A Time in Hollywood, Les 8 Salopards, ou plus récemment (pour moi) Django Unchained. Bon, je crois que je commence à cerner le style de Tarantino, et le côté burlesque sauce ketchup.
  • Barzaz Breizh, exposition au Musée Départemental Breton | Le Barzaz Breizh étant un recueil de chants et histoires de la tradition bretonne orale, sorte de mythologie dans laquelle la culture bretonne puise une partie de ses racines, le sujet a de quoi intéresser. Pourtant je n’ai pas pu accrocher à l’expo, y rentrer, peut-être alors serait-elle plus adressée à des spécialistes ?
     
Vivian Maier
Vivian Maier

Vivian Maier, exposition et catalogue d’expo, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux Grand Palais, 2021

L’occasion de découvrir enfin cette photographe mystérieuse dont la publication du travail n’est due qu’au fruit du hasard, retrouvé encartonné comme une capsule temporelle, et quelle capsule. Passés les doutes à propos de l’origine de l’intérêt pour une telle œuvre, découverte d’une artiste et d’un témoignage du temps ou potentiel juteux business, cette expo présente principalement le « versant » photographie de rue de l’œuvre de Vivian Maier, au travers d’une scénographique claire et très agréable se concentrant sur des thématiques aussi variées que l’enfance, l’abstraction, etc... La partie « autoportraits » est quant à elle réunie dans une autre exposition, dans un autre lieu (Musée de Pont-Aven), où je n’aurais finalement pas eu le temps de me rendre malheureusement. Tentatives formelles aussi bien que témoignage social d’une époque centré sur l’humain, ce qui (me) marque le plus est l’empathie que l’on peut retrouver dans chaque cliché. Le respect et une forme d’amitié dans l’humain sujet (et non objet), quel que soit son positionnement social. Et en fin de compte une autre forme d’autoportraits tant la photographe semble se refléter dans le sujet photographié et inversement, et tant nous ne sommes, par ces images, plus seulement spectateurs-voyeurs, mais à notre tour miroirs et images d’un miroir que nous tendent Vivian Maier et ses complices d’un instant, pour un triangle d’une profonde humanité.

 

  • Papillon, film de Franklin J. Schaffner, 1973 | Film multiple, touchant aussi bien l’aventure que l’histoire (et la légende), avec ce récit de déportation à Cayenne, à une époque pas si reculée (voire révolue ?). Entre Steve McQueen, toujours aussi classe, et Dustin Hoffman aux mille visages, passé un bon moment.
  • Super 8, film de J.J. Abrams, 2011 | Film qui passe pour film culte. Moi je l’avais oublié et n’en ai retrouvé quelques bribes de mon visionnage qu’à la lecture du résumé... donc oubliable dirais-je.
  • Réservoir Dogs, film de Quentin Tarantino, 1992 | Oui, c’est bien ça, burlesque-ketchup avec des pépites de citations et hommages dedans. Marrant, mais je ne suis probablement pas plus cliente que ça (note : celui-ci est le premier long de Tarantino).
  • De nos frères blessés, film de Hélier Cisterne, 2022 | Film louable mais à mon sens très maladroit sur l’Algérie sous régime colonial français, les difficiles positionnements d’une époque trouble, et, déjà, le « terrorisme » de ceux qui tentent d’agir en réaction à une gouvernance qui défend ses intérêts plus que ceux de ses citoyens.
  • A Single Man, film de Tom Ford, 2010 | Très beau film, tout en délicatesse, sur l’amour, le deuil, et la façon d’être au monde, pas par simple constat, mais par choix. Beaucoup aimé (et aime beaucoup Colin Firth, aussi).
  • Whiplash, film de Damien Chazelle, 2014 | Revoir Whiplash, rapport ambivalent du maître (qui martyrise) et de l’élève (qui finit par se et le dépasser), et finir la soirée à écouter des concerts de jazz, forcément.
  • Films fantômes, spectacle musico-théâtral conçu par Albin de la Simone | Après une déprogrammation l’an dernier, le plaisir de découvrir enfin ce spectacle, invitation à fermer les yeux et imaginer les films dont il est question par une phrase d’accroche, quelques bribes de dialogues, et un extrait de bande-son. Des films sortis tout droit de l’esprit d’Albin de la Simone, qui n’existeront jamais, sinon dans nos têtes, autant de versions différentes que de spectateurs-créateurs, pour une expérience amusante et très sympathique.
  • The Bookshop, film d’Isabel Coixet, 2018 | Comédie romantique britannique en apparence qui tient plus de la satire sociale quand la libraire d’une petite bourgade à la bourgeoisie engoncée décide de secouer le cocotier en diffusant l’ouvrage sulfureux du moment (et qui brûle encore un peu les doigts aujourd’hui semble-t-il), le Lolita de Nabokov. Pas non plus exceptionnel, mais fin et agréable.
  • Boulevard de la mort, film de Quentin Tarantino, 2007 | Peut-être un chouia moins ketchup que les précédents, un film barré, assez drôle et jouissif.
  • Le Temps Incertain, roman de Michel Jeury, Ailleurs et Demain (Robert Laffont), 1974 | Bon, ça faisait très longtemps que je voulais découvrir ce roman, et je m’attendais je l’avoue à un pilier méconnu de la SF. Mais peu-être aura-t-il mal vieilli, à moins qu’il m’ait manqué des éléments pour en profiter pleinement, sa lecture m’a été laborieuse, presque ennuyeuse, l’impression d’une écriture laborieuse qui n’aura peut-être pas été à la hauteur des ambitions initiales de son auteur ? Et ce constat me laisse une sorte de tristesse de l’inachevé.
  • Fellini Roma, film de Federico Fellini, 1972 | Rome par les yeux d’un de ses adorateurs, entre réalité et fantasme, comme je devrais aimer, peut-être pas trop à la sauce fellinienne ; ce qui ne m’empêchera pas de vouloir continuer à découvrir le travail de cet artiste que je ne connais que trop peu :)
  • Goldorak, bande dessinée de Denis Bajram, Xavier Dorison, Brice Cossu et Alexis Sentenac, Éditions Kana, 2021 | Exercice pour le moins casse-gueule que de vouloir toucher un cheveu d’une icône générationnelle ; j’ai trouvé que l’équipe réunie ici s’en sortait plutôt bien, sachant trouver l’équilibre entre fan-service, dépoussiérage délicat, et une histoire avec un peu de profondeur (mais oubliable tout de même...). Ce qui m’a le plus impressionnée étant sans doute ici le travail graphique autour de l’univers et des personnages.
     
L'Ours
L’Ours

L’Ours, roman d’Andrew Krivak, traduction d’ Héloïse Esquié, 2021, Éditions Globe

Roman post-apo pour un retour (tardif) à la nature, l’Ours avait sur le papier tout pour me plaire. En effet, lecture assez sympa, me rappelant à certains moments Dans la forêt de Jean Hegland, mais j’ai trouvé la narration malheureusement bancale et maladroite, et que le tout finissait par sonner un peu creux ; dommage.

 

  • Martha High and the Italian Royal Family, concert, Le Roudour | Après Fred Wesley, au tour d’une autre icône de la soul et funk de montrer qu’elle a encore de l’énergie à revendre, et le métier (ou la magie) de ceux qui font danser toute une salle par peu d’effets, juste une façon d’être et de transmettre. Chouette moment !
     
Serpents et échelles
Serpents et échelles

Serpents et échelles, bande dessinée d’Alan Moore et Eddie Campbell, traduction de Jean-Paul Jennequin, 2014, Éditions Ça et là

Du nom d’un jeu de société étant « une représentation d’un chemin spirituel que les humains prennent pour atteindre le ciel » (Wikipédia. Plus dans la veine de La coiffe de naissance que de V pour Vendetta ou Watchmen, dans la continuité mystique de From Hell peut-être, plongée hypnotique et déroutante dans les mythes et symboles, peut-être constitutifs de la magie au sens que Moore lui donne. Pour les plus curieux ;)

 

Transmetropolitan
Transmetropolitan

Transmetropolitan, bande dessinée de Warren Ellis et Darick Robertson, traduction de Jérémy Manesse, 1997-2002, Urban Comics

Depuis longtemps recommandée, et après quelques premières difficultés à rentrer dedans, vite surmontées, j’ai trouvé sympa, quelques fulgurences très bien senties, mais qu’est-ce que ça me semble laborieux, impression de violence-spectacle gratuite, redondances et surtout un gros manque (à mon sens, ou mon goût) de subtilité. Premier lu avec longueur mais plaisir, second idem, j’ai tout de même insisté avec le troisième tome de l’intégrale pour voir, avant de renoncer. Je pense que c’est probablement pas mal, pas ma tasse de thé tout simplement.

 

  • Hunger Games, série de films de Gary Ross puis Francis Lawrence, d’après les romans de Suzanne Collins, 2012-2015 | Par curiosité, et bonne surprise ! si le propos est intéressant bien que ne frôlant pas non plus avec les sommets, j’ai trouvé les films de relativement bonne facture là où je m’attendais à une pure bouse commerciale, c’est toujours ça de pris ^^
  • Les âmes vagabondes, film d’Andrew Niccol, d’après le roman de Stephenie Meyer, 2013 | Bon, on peut pas gagner à tous les coups hein.
  • Äkä, Free voices of forest, spectacle-concert | Présenté comme la rencontre entre le groupe NDIMA, virtuoses du répertoire vocal pygmée Aka, de la vocaliste Leïla Martial et du body-percussionniste Rémi Leclerc, le spectacle a de quoi enchanter (sans mauvais jeu de mots, ou avec comme vous voudrez), principalement en ce qui me concerne par les sonorités merveilleuses de ces chants et des percussions qui les accompagnent, et par les danses y donnant corps. Sentiment ambivalent cependant, malaisant voire malsain, entre découverte et récupération culturelle et exploitation, puisque si tout ce que les artistes d’origine congolaise nous offrent est de grande qualité, envoûtant et plein de grâce, me reste l’impression que les « artistes les ayant invités », et à l’initiative de ce spectacle, sont plus là pour en récupérer le bénéfice que pour un réel partage culturel. Je trouve ça particulièrement questionnant et gênant.

 

 

Avril 2022

  • Mars Attacks, film de Tim Burton, 1997 | Trop longtemps que je n’avais vu ce film extraordinaire, parodie drôlatique des films d’extraterrestres des années 50 voire plus actuels (il m’avait fait un bien fou après le visionnage grégaire d’Independance Day). Barré et totalement assumé, jouissif !
     
Dog Pound
Dog Pound

Dog Pound, film de Kim Chapiron, 2010

Dans un tout autre registre, on se retrouve ici à suivre trois compagnons qui se retrouvent en prison pour divers motifs. Plongée dans l’univers carcéral, comme beaucoup d’autres films nous l’ont déjà proposé, mais la maîtrise de la réalisation, le jeu des acteurs, nous plongent ici plus que dans tout autre je trouve, tripes et esprit, dans l’amer constat et une réflexion sur notre société, les origines de la violence, et ce qui fait qu’on peut penser résoudre de telles problématiques (criminalité, violence) de cette façon, à moins qu’il n’y ait aucune volonté à les résoudre... Pour approfondir si vous voulez, partage de la critique d’artificier sur SensCritique qui m’a bien plu (et les autres en lien sur la page, aussi) https://www.senscritique.com/film/dog_pound/critique/430181. Beaucoup aimé, merci une fois encore à qui me l’a recommandé.

 

Que le spectacle commence (All That Jazz)
Que le spectacle commence (All That Jazz)

Que le spectacle commence (All That Jazz), film de Bob Fosse, 1980

Immersion dans l’univers de Bob Fosse, immense chorégraphe, célébré pour ces spectacles à Broadway et quelques films musicaux dont Cabaret ou Lenny, entre autres. Nous suivons ici Joe Gideon, chorégraphe adulé, alter ego de Fosse lui-même, au seuil d’une vie brûlée par les deux bouts qu’il revisite le temps d’une dernière introspection. Idées de mise en scène à foison, remarquable spectacle, prestation charismatique de Roy Scheider, au-delà de tout ça c’est surtout, à mon sens, les questionnements profonds que chacun de nous peut porter en soi, abordés avec la plus grande sincérité et sensibilité, qui font de ce film un véritable chef d’œuvre. La vie est-elle un spectacle ? (et pour qui ??) ou un numéro de funambule ? avec plus ou moins de grâce...

 

  • Steam Boy, film de Katsuhiro Ôtomo, 2004 | Bon, on est loin ici d’Akira. Cependant, malgré la platitude du scénario, la patte graphique est toujours plaisante, et j garde le souvenir d’un bon moment.
  • En thérapie (Saison 2), série d’Olivier Nakache, Eric Toledano et Laetitia Gonzalez, 2021-en cours | Nouvelle plongée dans ce petit refuge de confiance et de bienveillance entre deux êtres qui se connaissent à peine mais touchent ensemble à ce qu’il y a de plus fondamental à notre humanité. Traumatismes à dépasser, questionnements intimes et inter-personnels, la mort, la vie, quoi y faire... La vulnérabilité, les doutes ont rarement été aussi bien dépeints.
     
Harold et Maude
Harold et Maude

Harold et Maude, film de Hal Ashby, 1972

Une heure trente de poésie ; l’amour inconditionnel, la vie, la mort, on ne peut pas dire que le film tourne autour du pot. (oui, encore.)

 

  • Orfeu Negro, film de Marcel Camus, 1959 | Le mythe d’Orphée revisité dans le Brésil des années 50, au moment du carnaval de Rio, au rythme de la Bossa Nova. Moment culte du cinéma, plongée dans un exotisme de favelas fantasmées et une société brésilienne contemporaine (du film) assez peu réaliste, reste un film intéressant.
  • La belle vie, bande dessinée de Frédéric Bézian, Delcourt, 2008 | Petits moments du quotidien croqués, à plus ou moins belles dents. Trouvé sympathique sans plus, oubliable (et partiellement oublié).

 

 

Mai 2022

  • Once, film de John Carney, 2007 | Beau film tout en simplicité sur le parcours de musiciens entièrement dédiés à leur art, sur le processus créatif, sur fond d’une histoire assez anecdotique (parce qu’il faut bien un peu de farine parfois pour que la sauce prenne). Bien aimé.
  • Les Ogres, film de Léa Fehnenr, 2016 | « Ils vont de ville en ville, un chapiteau sur le dos, leur spectacle en bandoulière. Dans nos vies ils apportent le rêve et le désordre. Ce sont des ogres, des géants, ils en ont mangé du théâtre et des kilomètres. » Ils rêvent plus fort, ils crient plus fort aussi, peut-être même vivraient-ils plus fort ? Ou peut-être sont-ils plus humains, dans tous leurs défauts, mais aussi toutes leurs qualités, et contre vents et marée choisissent toujours la vie, même si elle est insupportable (eux aussi !). Sentiment partagé, qui finalement penche vers le bien aimé.
     
Happy Valley
Happy Valley

Happy Valley, série de Sally Wainwright, 2014-en cours, 3 saisons

Sorte de Fargo à l’anglaise, où nous suivons le sergent Catherine Cawood se débattre dans la tempête que sont ses vies personnelle et professionnelle. Sombre, intime et très fort.

 

Des milliards de tapis de cheveux
Des milliards de tapis de cheveux

Des milliards de tapis de cheveux, roman d’Andreas Eschbach, dans la traduction de Claire Duval, Éditions L’Atalante, 1995

« Quelque part aux confins de l’Empire, sur un monde oublié de tous... une petite planète apparemment anodine. Sauf que, depuis des temps immémoriaux, les hommes s’y livrent à une étrange occupation : tisseurs de père en fils, ils fabriquent des tapis de cheveux destinés à orner le Palais des Étoiles de l’Empereur. Pourtant, une étrange rumeur circule. On raconte çà et là que l’Empereur n’est plus. Qu’il serait mort, abattu par des rebelles. Mais dans ce cas, à quoi peuvent donc servir ces tapis ? » Une SF comme je l’aime : celle qui interroge notre présent, ici notre société et nos représentations, le poids de la tradition et des habitudes, des croyances qui s’effondreront, ou pas, lorsque viennent les remises en question ; ceux qui préfèreront le confort illusoire du connu et ceux qui feront face à la vérité au prix de la destruction de tout le sens donné à leur vie, et trouveront le courage de tenter de reconstruire quelque chose. Magistral.

 

Mutts | Dimanches après-midi
Mutts | Dimanches après-midi

Mutts | Dimanches après-midi, bande dessinée de Patrick McDonnell, Éditons Les Rêveurs, 2016

Véritable hymne à l’amour (chacun ses réfs) et l’amitié que ce recueil de strips hebdomadaires de l’auteur d’Earl & Mooch, reprenant ce même duo de héros du quotidien et leurs humains. Probablement le meilleurs des trois (existe aussi les Dimanches matin et Dimanches soir), de peu de choses. Quand le ciel bleu s’effondre on se raccroche à ce qu’on peut pour ne pas sombrer. Une perle.

 

  • Lo’Jo & Barba Loutig, concert, Le Roudour | Bref passage de Barba Loutig (déjà vu lors de l’anniversaire du Trio EDF) en intermède, pour moi découverte sympathique de ce groupe que je ne connaissais pas, Lo’Jo, l’énergie des musiciennes et chœur, les virevoltes de son violoniste, et son chanteur Denis Péan dans la voix et les paroles duquel on peut deviner un amour tout particulier pour Nougaro... Très bon moment.
  • Les 30 ans de Matheus, concert de l’Ensemble Matheus, Espace Keraudy, Plougonvelin | Spinozi survolté comme toujours, pour une fête à la hauteur de la réputation de l’Ensemble.
  • Jean-Luc Thomas Quartett, concert, Le Roudour | Très beau et poétique voyage, joie et amitié.
  • Inside Llewyn Davis, film de Joel Coen et Ethan Coen, 2013 | « une semaine de la vie d’un jeune chanteur de folk dans l’univers musical de Greenwich Village en 1961 ». Nouveau voyage en terre de musique, film assez proche quelque part d’Once, vu plus tôt, au sens des pérégrinations et questionnements de ses personnages. Celui-ci probablement plus sombre, question de chance ou de charisme ?
     
The Night of
The Night of

The Night of, série de Richard Price et Steven Zaillian, 2016, 1 saison

« Au lendemain d’une virée nocturne bien arrosée, le jeune Naz, d’origine pakistanaise, se réveille aux côtés d’une jeune femme baignant dans son sang. Cette dernière a été poignardée et il ne se souvient de rien. Inculpé pour ce meurtre, il est désormais prisonnier du système judiciaire où, parfois, la vérité passe au second plan. » Série, ou long film portionné, sur la présomption d’innocence. Remarquable.

 

  • The Duke, film de Roger Michell, 2022 | M. X contre l’Administration version comédie british, quand un sexagénaire vole « The Duke », peint par Goya, et plutôt qu’une rançon demande la suppression de la taxe télé au nom de la justice sociale. Film en lui-même pas extraordinaire, c’est drôle et ça fait du bien.

 

 

Juin 2022

  • Fahrenheit 451, pièce de théâtre mise en scène par Mathieu Coblentz, d’après le roman de Ray Bradbury, Théâtre de Cornouaille | Remarquable mise en abyme puisant directement dans le texte de Bradbury, le son, le chant, l’oralité apportant ici une couche de « lecture » supplémentaire, vecteurs de la transmission et du partage. Beaucoup (mais alors beaucoup !!) aimé.
     
Downtown Abbey
Downtown Abbey

Downtown Abbey, série de Julian Fellowes, 2011, 6 saisons (terminé)

Bien sûr que j’avais vu passer cette série, comment y échapper, mais un peu à la façon des biais et préjugés qui m’avaient un temps éloignée de Battlestar Galactica, je n’y avais pas trop prêté attention, m’attendant plus je l’avoue à un amour gloire et beauté victorien. Et un fort heureux conseil, une fois de plus, a permis de me détromper (merci !!). Car en effet, si la famille noble connaît son lot de péripéties (un peu trop redondantes et rapprochées à un certain moment tout de même) et intrigues amoureuses, le fil principal du récit réside tout de même en un portrait de la société anglaise d’un peu avant le début de la première guerre mondiale jusqu’au tout début des années 50, de la famille du Lord et leurs proches à la classe ouvrière en passant par la « famille parallèle » que représente le personnel de la maison, sorte de classe ouvirère + assez bien lottie (ou classe moyenne émergente ?), mais voyant approcher au tournant de l’histoire l’inévitable disparition de leurs emplois et questionnant ainsi leurs avenirs respectifs. Des personnages profonds, bien écrits et attachants, et l’occasion de se pencher avec plaisir sur cette période riche historiquement de changements sociaux. Vous reprendrez bien une tasse de thé ? (ou deux ;) )

 

  • Happy Prince, film de Rupert Everett, 2018 | Arf... personnage forcément intéressant que celui d’Oscar Wilde, bien sûr. Le film quant à lui...
     
Perfect Blue
Perfect Blue

Perfect Blue, film de Satoshi Kon, 1999

Entre fantastique et thriller psychologique autour du double, de la quête identitaire et des attentes sociales qui (me) font forcément penser aussi à David Lynch (et notamment Mulholland Drive, sorti en 2001) et un peu à Fincher, un très bon film d’animation, pour l’instant pas mon préféré de Satoshi Kon (à qui l’on doit aussi entre autres les Paprika et Tokyo Godfather (voir Octobre 2021).

 

  • Le maître des rêves, roman de Roger Zelazny, 1966 | « Branché directement sur le cerveau de ses patients, Charles Render y injecte des songes de sa composition. Maître dans son domaine, il est l’auteur des mondes imaginaires les plus achevés. Eileen Shallot, belle à se damner, aveugle de naissance, se présente un jour à sa porte. Elle veut voir le monde par les yeux de Render, à travers ses rêves. » Intéressant (en ce qu’il aurait inspiré Ursula K. Le Guin, peut-être pour son L’autre côté du rêve, 1975), ce récit ne m’a pas non plus passionnée.
  • Nemo, série de bandes dessinées de Brüno, 2001-2004, 4 tomes | Rien de très original dans cette vision du Capitaine Nemo, sinon le dessin identifiable de Brüno.

 

 

Juillet 2022

  • L’une rêve, l’autre pas, roman de Nancy Kress, 2012 | Un postulat de départ plutôt appétissant : deux jumelles, et comme le Port Salut : l’une rêve (enfin, dort), l’autre pas. Conséquences personnelles, familiales, sociales, l’une des deux a-t-elle plus de prise sur le monde et ce qu’elle en fait, à son niveau ? etc... Finalement très déçue, le roman n’aborde que très peu ces aspects, se cantonnant sansprofondeur aucune à des conflits entre ceux qui oui et ceux qui non, mais essayons de travailler ensemble ! gnangnangnan... (bon, c’est pas gentil mais je me venge comme je peux de ma déception).
  • Renaissance, série de bandes dessinées de Fred Duval et Emem, 2018-en cours, 5 tomes | Découverte des deux premiers tomes de cette série, et bien envie de continuer pour voir ce que ça donne. Pas extraordianire mais bien fait : on merde sur Terre et les E.T. viennent nous aider, confrontatioon de deux cultures, deux perceptions du monde.
  • Kafka sur le rivage, roman de Haruki Murakami, 2002, 2006 pour la traduction de Corinne Atlan, Audiolib (livre lu) | Encore en rapport au rêve, à l’entre deux, ce Kafka-là ne me semble pas avoir grand chose à faire avec Franz, à ma connaissance. Et l’histoire aurait pu me plaire, nombre d’images marquantes, de sensations, mais les personnages restent fantômatiques voire transparents, et l’histoire perd à mon sens sa propre consistance par trop de péripéties. Trop, c’est sans doute pour moi ce qui caractérise le plus cette œuvre, presque jusqu’à la nausée ; trop et creux en même temps, et l’impression d’une merveille manquée, sinon d’une rencontre qui ne s’est pas faite.
  • Demain le silence, novella de Kate Wilhem, 1970, 2022 pour la présente édition dans la traduction de Michèle Valencia, Le Passager Clandestin | Lorsque la nature effraie les citadins que beaucoup d’entre nous sommes, son attrait chez d’autres sonne comme une étrangeté menaçante ; amer constat du quotidien quand d’un côté beaucoup d’entre nous se ruent sur une « nature » très policée et que d’autres n’envisagent pas quitter le bitume les maintenant à l’abri des (petites) bêtes et semble-t-il autres nuisances. Ébauche (en 1970 !) d’une réflexion sur une déconnexion de l’humain à son environnement qu’il serait probablement bon de poursuivre et approfondir (bien que le récit en lui-même ne soit pas extraodinaire).

 

 

Août 2022

Le Seigneur des Anneaux (la trilogie)
Le Seigneur des Anneaux (la trilogie)

Le Seigneur des Anneaux, chef d’œuvre culte et monstre de John Ronald Reueld Tolkien, 1954-1955, dans la traduction de Daniel Lauzon, 2014-2016, lu par Thierry Janssen, Audiolib

Que dire sinon que cette version est un régal (encore plus grâce à l’interprétation de Thierry Janssen), voire une merveille, la nouvelle traduction étant issue d’un immense travail sur la langue par Daniel Lauzon, mais aussi d’unification de l’univers par Christopher Tolkien et notamment en France par le travail universitaire de Vincent Ferré et des Éditions Bourgois.

 

  • La Chute, roman d’Albert Camus, 1956 | Monologue où le narrateur livre à une rencontre de passage (un autre, l’autre ?) les confessions d’une vie dans un âpre jugement sur lui-même, face aux jugements de l’autre, peut-être justement, d’une société qui ne sait plus trop où elle en est ; cynique et désespéré. De Camus je préfère son versant plus lumineux, ou pour le moins plus réactif (ou révolté ?), même si ce texte est lui aussi riche de sens et de réflexion.
     
Le Monde de Rocannon
Le Monde de Rocannon

Le monde de Rocannon, roman d’Ursula K. Le Guin, 1966

Premier roman du Cycle de l’Ekumen, Ursula K. Le Guin nous livre ici le récit d’un émissaire de La Ligue de tous les mondes qui, lors d’une expédition ethnologique, se retrouve seul et isolé sur une planète qui lui est inconnue, sans moyen de contacter quiconque et menacé par ceux qui ont détruit son vaisseau, avant de rencontrer quelques habitants de cette planète qui deviendront ses amis. Ressenti comme un roman sur le sentiment d’isolement dans un monde si grand, perdu dans l’espace et le temps, sur la communication et ce qui peut faire que l’on se sent chez soi quelque part. Je me suis demandée où voulait nous amener l’histoire, qui révèle toute sa profondeur à sa toute fin, comme le geste ultime, le « coup de main », du maître sur son ouvrage. Pas le meilleur que j’ai lu d’Ursula Le Guin, mais beaucoup aimé.

 

  • De la simplicité !, essai d’Henry David Thoreau, 2017 pour la présente édition, chez Folio | Si le discours est toujours terriblement actuel, je ne sais quoi penser du positionnement de l’ « hauteur »… se met-il au-dessus de tous les autres, ou est-ce l’écriture ou la traduction, ou encore ma lecture qui en est maladroite ? Et puis pfffff… j’ignore si c’est le style d’origine ou la vieillerie de la traduction, mais les phrases me paraissent tellement ampoulées qu’elles finissent pour certaines par perdre tout sens (ou me font décrocher, cqfd), pour parler de simplicité je trouve ça un peu couillon… Attention ! il s’agit en fait d’une sélection d’extraits tirés de Walden ou La vie dans les bois (1854), j’aurais aimé que cela eut été mentionné plus clairement (même pas sur la 4 de couv’ !!), ça sent un peut l’arnaque (qu’est ce qu’on f’rait pas pour 3,50€ supplémentaires libres de droits !!?!). Plutôt antinomique, non ? (#leCynismeNAPasDeLimite).
     
Sapiens, une brève histoire de l'Humanité
Sapiens, une brève histoire de l’Humanité

Sapiens, une brève histoire de l’Humanité, essai de Yuval Noah Harari, 2011, 2017 pour la présente édition, Audiolib

Un essai passionnant (qui n’exclut pas d’être critique et curieux par ailleurs) sur les récits et croyances qui ont permis l’évolution de nos sociétés jusqu’à ce que nous connaissons aujourd’hui, pour le meilleur et pour le pire, comporte à mon sens de nombreuses clés de compréhension de notre monde, dont il serait bien dommage de se passer.

 

  • Un an dans la ville-rue, novella de Paul Di Filippo, 2002, 2022 dans la traduction de Pierre-Paul Durastanti, coll. Une Heure-Lumière, Le Bélial’ | Récit-monde que cette ville-rue, qui aborde malgré sa concision de nombreux thèmes essentiels et pose un univers dense, pour ne pas dire tangible (là n’est pas l’objet). Si j’ai beaucoup aimé, de nombreuses images me restent de cette lecture, je ne peux pas dire que j’ai été emballée non plus, peut-être est-ce là une conséquence de l’ambivalence de cette rue à deux visages ? Très belle et intéressante note de lecture de Charybde : https://charybde2.wordpress.com/2023/01/13/note-de-lecture-un-an-dans-la-ville-rue-paul-di-filippo/

 

 

Septembre 2022

Planète d'exil
Planète d’exil

Planète d’exil, roman d’Ursula K. Le Guin, 1966

Deuxième roman du cycle de l’Ekumen entamé plus haut, deux civilisations, une indigène, et des humains naufragés des étoiles six siècles auparavant, un récit qui interroge la colonisation, l’intégration, la coopération, entre autres, avec toujours la subtilité et la finesse de pensée et de mots propres à Ursula Le Guin. Beaucoup aimé.

 

  • Homo Deus, essai de Yuval Noah Harari, 2015, 2018 pour la présente édition, Audiolib | Loin de trouver à l’analyse d’Harari une pertinence absolue (je ne crois, personnellement, nullement que la principale menace de l’humanité au situe au niveau des IA et de la robotisation, à part sur les conséquences de l’utilisation de techno-ologies de plus en plus avancées sur les inégalités sociales, éternel problématique de l’outil et de ses destinations), ce livre a au moins le mérite de poser clairement les risques et conséquences d’enfermement dans un système manipulatoire et d’avilissement à force de céder toujours plus terrain (et donner plus d’ascendant) aux GAFAMetc par facilité, flemme ou usure, nous transformant encore un peu plus en bétail (vaches à lait ?) à exploiter au profit d’un modèle économique qui court à sa perte (et la nôtre au passage). Puis que l’on soit d’accord ou pas, ça encourage à réfléchir, questionner, débattre, et c’est toujours bon à prendre.
     
La Tour de Garde | Capitale du Nord-1 : Citadins de demain
La Tour de Garde | Capitale du Nord-1 : Citadins de demain

La Tour de Garde | Capitale du Nord-1 : Citadins de demain, roman de Claire Duvivier, Les Forges de Vulcain, 2021

C’est tout d’abord le projet éditorial qui m’a attirée : un univers, deux pôles, chacun avec ses personnages, et deux auteurs pour un récit parallèle où les intrigues s’interpénètrent. Au nord, Claire Duvivier, au Sud, Guillaume Chamanadjian, trois tomes de chaque côté, au rythme d’une publication (en alternance) tous les six mois. J’ai beaucoup aimé l’univers posé ici, les personnages et le mystère qui s’insinue, malgré le côté juvénile de l’aventure et de ses héros, et je poursuivrai avec plaisir la découverte.

 

  • 21 leçons pour le XXIe siècle, essai de Yuval Noah Harari, 2018, Audiolib | Une réflexion (à compléter par nos propres apports) sur les problématiques présentes et à venir sous l’éclairage politique, social, technologique, environnemental, religieux, existentiel. D’accord ou pas, l’importance d’y penser, d’échanger, pour avancer de la façon la plus éclairée possible.
     
À la ligne, Feuillets d'usine
À la ligne, Feuillets d’usine

À la ligne, Feuillets d’usine, roman de Joseph Ponthus, La Table Ronde, 2019, lu par Jacques Bonnaffé dans l’édition Écoutez lire

Un énorme coup de cœur à partager... j’en avais beaucoup entendu parler, ce qui avait bien évidemment titillé ma curiosité. La version écrite permet de pleinement profiter des partis pris stylistiques : sans ponctuation, nombreux retours
à la ligne
qui ne s’arrête pas
jamais
la version audio, lue merveilleusement par Jacques Bonnaffé, interprète vocal des extraits poétiques et littéraires sur France Cul, sait retranscrire le rythme et les émotions qui traversent le texte, un coup de force (de Bonnaffé et de Ponthus, bien évidemment)
un poème en vers libres, sur l’asservissement physique et mental
justement nommé travail à la chaîne
chaînes invisibles et pourtant palpables
une expérience humaine écrite au cordeau, relatée avec le cœur et chaque parcelle de son corps et de son esprit...
âmes sensibles ne vous abstenez surtout pas, vous pleurerez à certains moments, comme j’ai pleuré, on n’en ressort qu’un peu plus grand. C’est je crois là qu’on reconnaît les textes qui forment les jalons d’une vie, parmi tous ceux produits aujourd’hui, à la chaîne pour certains.

 

  • La Dolce Vita, film de Federico Fellini, 1960 | Considéré par beaucoup comme le chef d’œuvre de Fellini, j’avoue un sentiment ambivalent, d’un côté d’avoir apprécié l’aspect formel du film, errance qui me fait penser au cinéma de Lynch ou au (...) Marienbad de Resnais où le temps se distord, d’un autre l’incapacité à entrer dans cette histoire, dont les archétypes de starlette et de société du spectacle des années 50 sont peut-être un peu loin de moi ?? Continuer l’exploration de l’œuvre, puis peut-être y revenir après (comme Marienbad et Resnais d’ailleurs). Questionnements sur le rêve / le « réel » / la mise en scène très intéressants.
     
Fenêtre sur cour
Fenêtre sur cour

Fenêtre sur cour (Rear Window), film d’Alfred Hitchcock, 1954

Attention attention, début de marathon Hitchcock, parce que... trop longtemps que je n’en ai pas vu tout simplement, et l’occasion d’en découvrir d’autres. C’est parti avec Fenêtre sur cour, à la fois thriller bien mené et interrogation sur le statut du témoin, voyeur, regardeur (et spectateur de films aussi peut-être ?), quand un reporter photographe immobilisé croit est certain d’avoir vu un meutre se dérouler sous ses yeux. À rapprocher a posteriori de la « trilogie Blow up » (Blow Up, Blow Out, Conversation secrète).

 

  • La mort aux trousses (North by Northwest), film d’Alfred Hitchcock, 1959 | L’aventure à couper le souffle par excellence, ou Thornhill, quidam moyen, presque Monsieur K., se retrouve dans le rôle d’un espion qu’on veut assassiner. Tout à été déjà dit sûrement, et l’analyse serait bien trop longue... déjà une très belle critique (je trouve) de Sergent_Pepper : https://www.senscritique.com/film/la_mort_aux_trousses/critique/23451758
  • La main au collet (To Cath a Thief), film d’Alfred Hitchcock, 1955 | Quand l’ancien cambrioleur enquête (pas besoin d’être un fin limier non plus pour cette histoire-là), le soleil, la Côte d’Azur, Grace Kelly...
  • Gagner la guerre, roman de Jean-Philippe Jaworski, 2009, lu par Jean-Christophe Lebert pour la présente édition, Audible | (ou comment hacker Amazon en se partageant des codes ^^) Longtemps j’ai tourné autour... parce que Jean-Philippe Jaworski quoi ! j’avais adoré Janua Vera, le premier tome des Rois du Monde... mais une grosse réticence pour celui-ci. Pourtant Benvenuto quoi !! personnage tellement truculent, multiple, forcément intéressant. Jamais je n’aurais pu « lire » ce bouquin sinon en audio, et c’était l’occasion. Et jamais je n’en serais venue à bout si ça n’avait pas été le cas. « Mais non ça parle pas de guerre et y’a pas bataille, ça se passe justement une fois que la guerre a été gagnée » m’avait-on dit. Une autre forme de guerre alors... sincèrement, tant de pages et de mots pour en arriver là, un constat aussi pessimisme, malsain et pourtant semble-t-il amusé ? Cynique ? Nihiliste ? Bien écrit certes, mais peut-on vraiment exprimer quelque chose à la seule pointe d’une plume, sans autre motivation qui puisse la guider ? j’ai dû pasesr à côté. Divertissant à la limite mais nope, vraiment pas ma came.
  • Les Oiseaux (The Birds), film d’Alfred Hitchcock, 1963 | Grosse attente pour un film que je n’avais encore jamais vu, et grosse surprise (pas dans le bon sens). En dehors des « effets » qui ont énormément vieilli, je n’ai pu voir dans cette narration que la parabole de l’importance de la famille quand la fatalité s’abat : que peut donc incarner d’autre cette subite agressivité hors de toute raison ? à moins que cette apparente agressivité ne soit que le reflet d’une perception du monde ? Non franchement, à moins que je sois totalement passée à côté, on a été habitués à mieux. Au suivant sans s’attarder !

 

 

Octobre 2022

La Tour de Garde | Capitale du Sud-1 : Le Sang de la cité
La Tour de Garde | Capitale du Sud-1 : Le Sang de la cité

La Tour de Garde | Capitale du Sud-1 : Le Sang de la cité, roman de Guillaume Chamanadjian, Les Forges de Vulcain, 2021

Découverte de l’autre pôle de ce projet éditorial exploré un peu plus tôt pour sa partie nord, le plaisir de retrouver cet univers, tout en partant à la rencontre de nouvelles têtes, d’une autre ambiance, beaucoup plus méditerranéenne quand la capitale du nord fleurait bon la Mer du Nord ou la Baltique, croiser quelques têtes connues, voir des parallèles, comme ces personnages principaux appartenant à la fois à une classe populaire et à une caste supérieure, posant en filigrane les problématiques sociales qui donneront au fil des pages corps à l’intrigue, et ce curieux monde lui aussi parallèle, ou superposé, à la fois présent et ailleurs. Les fils sont posés, et la trame semble bien partie pour une étoffe de choix, bien construite, avec largement de quoi nous tenir en haleine pour les deux fois deux tomes à venir. À noter que si chaque « sous-série » peut se lire indépendemment, il me semble tout de même plus judicieux de suivre l’histoire globale au fil de ses publications pour en retirer la meilleure expérience de lecture, donc commencer plutôt par Capitale du Sud-1, puis Capitale du Nord-1, et alterner de la même manière avec les deuxièmes puis troisièmes tomes. Les Capitale du Sud sortent en avril, les Capitale du Nord au mois de septembre suivant.

 

  • L’Inconnu du Nord-Express (Strangers on a Train), film d’Alfred Hitchcock, 1951 | Ou quand un dangereux psychopathe se met en tête de vous aider. Beaucoup aimé.
  • Le crime était presque parfait (Dial M for Murder), film d’Alfred Hitchcock, 1954 | Thriller peut-être un peu trop méticuleux à mon goût, les événements calculés s’enchainent et le grain de sable vient comme on s’y atteandait, sans rien avoir à dire de plus. Sympa tout de même !
     
Au commencement était : Une nouvelle histoire de l 'humanité (The Dawn of Everything : a new History of Humanity)
Au commencement était : Une nouvelle histoire de l ’humanité (The Dawn of Everything : a new History of Humanity)

Au commencement était : Une nouvelle histoire de l ’humanité (The Dawn of Everything : a new History of Humanity), essai de David Graeber et David Wengrow, 2021, Audiolib

Encore un livre qu’il était — pour moi — plus confortable et moins intimidant sans doute d’écouter (je l’aurais lu, mais sûrement pas tout de suite...), et bien m’en a pris tellement cette somme de plus de dix ans de travail conçue par deux amis « sur les temps libres », à la fois pour se détendre et pour la stimulation intellectuelle que ce projet représente, est forte et prompte à dézinguer bien des récits qui font partie des « canons indétrônables » sur lesquels repose notre société actuelle. En clair, cet essai, synthèse de la recherche archéologique et anthropologique récente (dont les exemples tirés de la publication scientifique illustrent généreusement le propos), nous montre que ces fameux récits entrés dans notre imaginaire collectif (en général dès l’école à coups de vérités absolues apprises par-cœur) sont des mensonges, que ce soit par méconnaissance ou volontairement (peu importe). Non, le seul modèle d’organisation des sociétés humaines, de la tribu à la métropole n’est pas une succession de systèmes hiérarchiques (et bien souvent patriarcaux), et l’agriculture n’a jamais été ni une transition irrémédiable vers le progrès, ni l’erreur initiale qui nous a menés à la société capitaliste allant droit dans le mur que nous connaissons. Les auteurs nous montrent au contraire que nos ancêtres ont été beaucoup plus créatifs et ouverts (et beaucoup plus intelligents !!) que nous tentons de nous le cacher, que plusieurs modes d’organisations ont existé, voire co-existé, ont parfois alterné selon les périodes et besoins, et surtout que le modèle d’organisation n’était pas un carcan mais un outil. Société régalienne ou anarchique, hiérarchique ou non, patriarcale ou matriarcale ou ni l’un ni l’autre, organisation ad hoc selon la période de l’année, la structure évolutive du groupe, etc... Et co-existence de même de chasseurs-cueilleurs, de cultivateurs, ou d’individus alternant les deux modes de subsistance selon la période et la zone géographique plutôt qu’évolution linéaire unidirectionelle ; rapport à la notion de travail, du temps qui y est consacré, à l’esclavage aussi (David Graeber est aussi l’auteur de l’essai intitulé Bullshit Jobs) ; revenant sur l’origine des inégalités, et les interrogations qui initialement devaient présider à toute organisation sociale : aider à mener une vie bonne, répondant à nos besoins primaires physiques et psychiques (protection, alimentation, amour, sens, etc...), voire même épanouissante. À ce propos, les auteurs citent d’ailleurs régulièrement Sapiens d’Harari (vu plus haut), tantôt abondant dans le sens de ses conclusions, tantôt le contredisant, ayant une autre lecture des faits à l’aune de découvertes plus récentes, instaurant presque une sorte de dialogue entre les deux œuvres, ce que j’ai trouvé vraiment intéressant au niveau de la démarche intellectuelle. De nombreux (très nombreux) exemples viennent illustrer et étayer l’ensemble, qui m’ont aidée au début à poser des images, un autre récit, exemples qui vers la fin échappaient à mon attention (ça faisait des pauses bien utiles tant l’ouvrage est dense !), mais sauront sûrement ravir des personnes beaucoup plus calées que moi en anthropologie. Plus qu’explorer le passé et nous éclairer sur le chemin parcouru pour en arriver où nous sommes, l’ouvrage nous parle de l’avenir, nous dit que tout n’est pas écrit d’avance et qu’il est toujours possible d’expérimenter d’autres choses ; il remet en question nos croyances qui, à force de glissements sémantiques (ou de persuasions « utiles à l’ordre social ») se sont vidées de leur sens, nous invitant à nous interrgoger à notre tour sur la place, juste ou pas, que nous leur donnons. Optimiste, stimulant et encourageant, je ne peux donc à ce titre qu’en recommander la lecture (ou l’écoute), le jugeant d’utilité sociale et humaine. Je me dis que tant d’intelligence mise à disposition du plus grand nombre pourrait vraiment changer quelque chose, et espère qu’il sera lu, écouté, vulgarisé autant que faire se peut, afin que les idées qu’il contient et propose essaiment le plus possible, nous en avons grandement besoin !! Seul regret, ce sera le dernier ouvrage de David Graeber (même si Les Liens qui Libèrent ont publié fin 2022 La fausse monnaie de nos rêves, traduction par Morgane Iserte de Toward an Anthropological Theory of Value : The False Coin of Our Own Dreams, 2001), mort subitement en septembre 2020 (et perso ça fait chier, parce qu’on a bien besoin de personnes (et voix) comme lui pour remettre en question ce que l’on tient pour immuable et nous inviter à la réflexion et l’envie d’agir).

 

  • La maison du Docteur Edwardes (Spellbound), film d’Alfred Hitchcock, 1945 | Sans doute un de mes films d’Hithcock préféré : double, quête de l’identité, frontière ténue entre réel et imaginaire... dans ce qui a probablement aussi été, à l’époque, un exercice de vulgarisation de la partie moins connue de notre psyché, un nouveau type d’enquête, davantage qu’une pure quête de suspens.
  • L’Homme qui en savait trop (The Man Who Knew Too Much), film d’Alfred Hitchcock, 1956 | Retour au film d’espionnage, avec les canons du genre : voyage à l’étranger (en l’occurence le Maroc), rapprochement, quiproquo, assassinat, chantage (enlèvement du fils) et dilemme autour de la résolution et sortie de l’impasse, avec en chemin retournement des apparences. Bonne facture.
  • Accident (Alfred Hitchcock Presents - Breakdown), film d’Alfred Hitchcock, 1955 | Dans la série Alfred Hitchcock presents, ce court (ou moyen : 30 minutes) métrage raconte presque en point de vue subjectif (voix off mais pas vue subjective) la reprise de conscience d’un homme (d’affaire plutôt étiquetté connard) paralysé après un accident de voiture. Pas exceptionnel, mais intéressant.
  • Le Plongeon (Alfred Hitchcock Presents - Dip in the Pool), film d’Alfred Hitchcock, 1958 | Nouvel Alfred Hichcock raconte... résumé SensCritique : « Un insatiable parieur fait un dernier effort pour résister à son vice. » Apparemment oubliable ^_^’
     
L'Évangile selon Myriam
L’Évangile selon Myriam

L’Évangile selon Myriam, roman de Ketty Steward, Mnémos, 2021

Ou l’histoire d’une jeune femme sans talent particulier dans ce qu’on devine être une communauté pseudo-religieuse post-apo, qui est chargée de rendre une synthèse des récits de l’humanité à partir de ce qui reste, bribes de traditions orales et autres contes déformés par le temps et les transmissions successives, et quelques livres dont quelques pages ont survécu et desquels il faut combler les trous. Je trouve l’idée de départ géniale, mais au début ce que j’en avais lu ne me paraissait pas à la hauteur de l’ambition, restant assez superficiel et inhabité. J’aurais bien aimé que l’histoire fouille plus en profondeur l’idée même de transformation et re-constitution des récits (ce qu’elle fait malgré tout), mais ce que j’ai trouvé remarquable, c’est le tour que cela prend. C’est un récit puzzle (bien plus soft que La maison des feuilles !!!), qui se reconstitue au fil de l’avancée, avec plusieurs niveaux de lecture (et j’ai la sensation qu’une relecture dans la foulée voire une étude du texte, même superficielle, en révèlerait encore davantage... mais trop d’envies de lecture).

 

  • La Faille (Fracturel), film de Gregory Hoblit, 2007 | L’envie et l’occasion de voir un film avec Anthony Hopkins, pour moi ça ne se refuse pas. Ce qui me fascine chez cet homme, c’est sa capacité à demeurer un excellent acteur quel que soit le film, des Vestiges du jour, The Father ou Elephant Man à Transformers et autres navets (quoique non, un navet a quand même quelque chose... (façon Devos « trois fois rien c’est déjà beaucoup »)), et vraisemblement à ne pas choisir ses films (éternel optimiste ? nihiliste ? forte imposition ?). Bon, il se trouve qu’en regardant le film, je me suis rappelée que je l’avais déjà vu. Mais Anthony Hopkins fait tout passer. ;)
  • Entre deux mondes, roman d’Olivier Norek, Audible, 2017 | Ne m’attendant pas du tout à ça (le titre m’avais orientée vers un autre imaginaire), je reconnais que le thème est courageux, nécessaire et que cette plongée qui nous est proposée dans « le jungle de Calais », où l’auteur nous dit avoir enquêté, parmi ces gens qui ont tout quitté volontairement ou pas, pour se retrouver parqués comme des bêtes dans une impasse, confrontés au quotidien aux pires comportements que l’humanité peut produire, m’a permis de me retrouver là sans « détourner les yeux », à suivre les péripéties des différents protagonistes. C’est déjà énorme. Mais pu... que c’est mal écrit !!! j’ai trouvé les personnages creux pour la plupart, et/ou tellement stéréotypés ! et tant d’invraisemblances ou situations bancales... qui m’ont rendu l’écoute très difficile (combien de fois ai-je eu une larme voire beuglé à l’énoncé d’une phrase). 0_o’
     
Le Principe
Le Principe

Le principe, roman de Jérôme Ferrari, Actes Sud, 2015

« Un jeune aspirant philosophe s’efforce, à travers les travaux du physicien allemand Werner Heisenberg, de prendre la mesure du mal du monde. » Longtemps que je voulais le lire celui-ci. Appréhender la philosophie à l’aune de la physique quantique et du principe d’incertitude de Werner Heinsenberg, génie insaisissable, complète illustration de son propre sujet d’étude. Plus que le concept physique, c’est l’incertitude du positionnement d’Heisenberg lui-même qui est au cœur de l’histoire. J’ai parfois eu l’impression du « littéraire qui se frotte à la science sans en maîtriser les concepts », mais à part un scientifique de haut niveau (typiquement issu du CNRS, du CEA, du CNES ou autre institution de ce type), qui ne se trouve pas dans cette situation ? Disons que j’aurais peut-être apprécié une profondeur scientifique supplémentaire, mais j’ai déjà trouvé là un ouvrage très intéressant, une belle prose (ça m’a changé la vie :p), et l’aspect psychologique était lui bien transcrit, issu vraisemblablement d’une recherche historique conséquente. Je recommande volontiers.

 

Isaac Asimov, l'étrange testament du père des robots
Isaac Asimov, l’étrange testament du père des robots

Isaac Asimov, l’étrange testament du père des robots, film documentaire de Mathias Théry, 2022 #Utopiales

Un documentaire qui interroge : sous ses aspects de déclarations post-mortem d’une redoutable actualité (mais on le sait, Asimov était tellement fort qu’il avait tout prévu) extraites de diverses interviews, le remarquable tour de force technique d’avoir re-composé l’intégralité du texte et des images du m« essage fil rouge » à l’aide de calculs informatiques et d’intelligence artificielle. C’est fort, très fort. Mais ça interroge, forcément.

 

Inu-Oh
Inu-Oh

Inu-Ho, film de Masaaki Yuasa, 2022 #Utopiales

Superbe film musical (et incroyablement visuel) mêlant les archétypes du Japon médiéval et du hard rock (entre autres styles musicaux). Spectacle pyrotechnique contre les normes et les choses bien établies, j’y ai retrouvé du Chihiro et du Satochi Kon, y’a pires références :)

 

 

Novembre 2022

Alien - Le 8e passager (Alien)
Alien - Le 8e passager (Alien)

Alien - Le 8e passager (Alien), film de Ridley Scott, 1979

À la suite d’une conférence sur Alien (pour la sortie de l’ouvrage de Nicolas Martin et Simon Riaux et ayant pour thème la saga) aux #Utopiales et de discussions avec un ami qui en est fan, l’envie de retenter l’immersion, moi qui n’ai jamais réussi à passer outre les stéréotypes grossiers du 2e volet, et restant donc dans la méconnaissance de ce monument culte du ciné sf. Bon, sinon rien à dire du premier, huis-clos bien foutu, tension qui monte à la The Thing (qui date de 1982), un des premiers films spaciaux crasseux, avec un contexte social, et l’un des premiers personnages féminins sortant un peu des schémas habituels. Sigourney Weaver

 

  • Aliens - Le retour (Aliens), film de James Cameron, 1986 | Aliens version gros lourds — Travail Famille Patrie version Yankees (en mode parodique me dit-on à l’oreillette), où l’armée sûre de son égémonie retrouve un peu d’humilité face aux Bêtes qui se multiplient. De là faudrait-il y voir une parabole de la guerre du Vietnam ? je n’ose imaginer, dans ce cas, ce que représenteraient ces Aliens si nombreux qui surgissent de partout... ?? et préfère parier sur un peu plus de finesse. En revanche, j’ai bien plus apprécié l’arc sur le rapport à la maternité et l’image féminine.
  • Alien3, film de David Fincher, 1992 | Ripley sur la planète prison, car non, la machine à cash n’est pas cassée : on l’a réssucitée ! Premier long de Fincher, il faut bien commencer par quelque chose.
  • Alien - La Résurrection (Alien : Resurrection), film de Jean-Pierre Jeunet, 1997 | Y’avait de l’attente, avec Jeunet forcément, et lors du visionnage, je n’ai pu déterminer s’il s’agissait d’une (auto-)parodie, d’un (auto-)sabordage suite à des rapports conflictuels avec la production, ou les deux. Mais ça y est, j’aurais bouclé la saga Alien (si si). ;)
  • Danyèl Waro, concert, Glenmore, 2022 | Voyage musical à la Réunion avec le « roi du Maloya », entre mélancolie et joie (surtout !!), sur scène et dans la salle, où une connivence festive a très vite réchauffé l’atmosphère. Et en ce qui me concerne, les messages engagés passent beaucoup mieux comme ça, sans agressivité aucune (et je crois que c’est vrai dans tous les domaines...) (en écho au concert d’Ann O’Aro, probablemnt proche parente). Un moment très très sympa !
     
Deep Me
Deep Me

Deep Me, bande dessinée de Marc-Antoine Mathieu, Delcourt, 2022

Marc-Antoine Mathieu, de base, j’adore. Les concepts développés dans ses albums, les réflexions (souvent dans tous les sens du terme) qu’ils suscitent, l’inventivité engagée sur l’aspect formel, etc... Ici, l’auteur nous invite par sa couv noir sur noir dans le grand rien, sans qu’on sache ce qui arrive à cette voix qui nous accompagne dans l’album. Avec lui, on s’interroge, on imagine, on divague, on enquête, sur ce qui nous arrive (enfin, au personnage qu’on suit, bien entendu !), sur notre existence, sur la définition de la vie, et qui sont donc ces gens... plongeant comme à l’accoutunmé dans un vertige métaphysique qui fait la signature de M-A. Mathieu. Le seul regret dans cet ouvrage, en ce qui me concerne, est toute cette partie, vers les deux tiers, d’explications lourdaudes et fort maladroites plutôt que de nous laisser comprendre à demi-mot le fond de cette histoire, qui reprend heureusement confiance en son lectorat pour le finale, ouf ! =) Ce bémol annoncé, j’en recommande toutefois grandement la lecture, même si ce ne sera pas ma bd préférée de M-A. Mathieu.

 

La bibliomule de Cordoue
La bibliomule de Cordoue

La Bibliomule de Cordoue, bande dessinée de Wilfrid Lupano et Léonard Chemineau, Dargaud, 2021

Une excellente bd sur le pouvoir (et la fragilité) des livres (et des savoirs et des histoires plus généralement) face aux obscurantismes de tous bords ; un hymne à l’amour de ces objets magiques qui recèlent en eux des puits de connaissance et des mondes entiers, et à ceux qui les protègent pour mieux les partager.

 

  • Hannibal Hopkins & Sir Anthony, film de Clara Kuperberg et Julia Kuperberg, 2021 | Film documentaire sur l’artiste insaisissable, acteur et comédien remarquable, quels que soient les films auxquels il prête ses talents, et bien plus encore ; à la recherche de ce qui a pu construire cette indivi-dualité, les motivations, les failles surmontées, les cahots de cet homme à l’intelligence vive. Plutôt intéressant.
  • Liv & Ingmar, film de Dheeraj Akolkar, 2013 | Passé le côté « people » et le doublage façon documentaire racoleur, une belle histoire d’amour et d’amitié, tendre, et un éclairage légèrement différent sur le personnage souvent présenté de façon caricaturale d’Ingmar Bergman.
     
L'Essence de l'art (The State of the Art)
L’Essence de l’art (The State of the Art)

L’Essence de l’art (The State of the Art), recueil de nouvelles de Iain Banks, 1987, 2010 pour la présente édition dans la traduction de Sonia Quemener, Le Bélial’

Première plongée dans l’univers de la Culture par ce recueil de nouvelles qui nous donne plusieurs bouts de pelote pour l’aborder ; un monde qui s’avère passionnant, dommage qu’il ne soit plus, à part cet ouvrage, publié dans une belle édition grand format !

 

Et ça y est, une année d’bouclée.
 

Première mise en ligne 8 janvier 2023, dernière modification le 10 mai 2023

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